Art sacré Patrick Abramovsky: Ce lieu dénommé Tombe par les habitants.

Ce manuscrit du XVII ième siècle fût retranscrit par le moine
Hervard vers 991-1009.

Ce lieu, dénommé Tombe par les habitants, émerge
des sables comme une sorte de tombeau s'élevant dans
l'espace à une hauteur de deux cents coudées.

Ce lieu entouré de toutes parts par l'océan offre
l'espace étroit d'une île admirable située entre
les deux embouchures par lesquelles les fleuves de
la Sée et de la Sélune se jette dans la mer et
présente de là aux habitants un espace point trop
exigu.

Ce lieu fait penser à l'arche sur laquelle à été
sauvée la descendance du genre humain dont, il ne
diffère pas beaucoup par la longueur, la largeur
et l'élévation.

Distant de six milles de la ville des Abrincates,
regardant vers le couchant,il sépare le pays des
Abrincates de la Bretagne.

Ici aucune action mondaine n'a sa place, ce lieu
ne convient qu'à ceux qui sont résolus à adorer
le Christ avec zèle et il élève ceux qu'un ardent amour
des vertus porte vers les cieux.

On y trouve une abondance de poissons qu'accumule
d'ordinaire le flot de la mer et des fleuves.

De loin on ne distingue qu'un vaste château,
quoique beau, mais par le reflux de la mer,
il offre deux fois par jour aux peuple pieux l'accès
désiré aux demeures du bienheureux archange
Michaël.

Ce lieu était au début, comme nous l'avons su de
narrateurs véridiques, cerné d'une forêt très épaisse,
distante de l'océan de six milles à ce que l'on croit,
et fournissant aux bêtes sauvages des retraites
écartées.

Et parce que les lieux reculés du désert ont coutume
de plaire grandement à ceux qui veulent percer
les secrets du ciel par les subtilités de la contemplation,
nous avons appris que des moines ont habité
autrefois à cet endroit,là même ou s'élève encore
deux églises bâties de la main de anciens.

Le moine Hervard.

Chroniques et révélations de l'église du Mont Saint Michel

Bibliothèque municipale d'Avranches.

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